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    Histoire de l'Enseignement Agricole

     Introduction:

    Pendant longtemps, l'apprentissage de l'agriculture en France s'est borné à la reproduction du modèle existant.

    Cependant les crises agricoles qui se succèdent au XVIIe et au XVIIIe siècles amènent les physiocrates à réfléchir sur les moyens d'améliorer l'agriculture et ses rendements. Leurs réflexions débouchent sur la nécessité d'une amélioration de la connaissance, et la divulgation des nouvelles techniques.

     Sommaire

     

      • 1-Sous l'Ancien Régime

      • 2-Sous la Révolution

      • 3-Sous le Premier Empire

      • 4-1815-1848 : un nouvel élan

      • 5-Les projets de 1845-1846

      • 6-1848-1870

        • 6.1-Le décret du 3 Octobre 1848

      • 7-Sous le Second Empire

      • 8-Les débuts de la Troisième République ou l'expansion de l'enseignement agricole

        • 8.1-La création du Ministère de l'agriculture par Gambetta

      • 9-L'entre deux guerres – La loi de 1918 sur l'enseignement agricole

      • 10-La loi de modernisation de l'enseignement agricole de 1960

      • 11-Les lois de 1984 sur l'enseignement agricole

      • 12-Avenir de l'enseignement agricole.

     Sous l'ancien régime

    Les premières initiatives sont dues aux agronomes physiocrates à la fin du XVIIIe siècle.

    En 1762, Goyon de la Plombanie, propose des écoles pour retenir les fils de paysans sur leur terroir. Des idées, mais peu de réalisations.

    A cette époque, François-Thomas Moreau de la Rochette, fonde un Institut horticole destiné aux orphelins parisiens, mais ferme ses portes en 1780.

    D'autres expériences, comme celles de Panelier à Compiègne, visant à instruire de jeunes laboureurs, qui ne durera que quelques années.

    Claude Bourgelat, soutenu par le contrôleur général des finances Bertin, créa l'école vétérinaire de Lyon en 1761.

    En 1765, il créa un établissement similaire à Alfort.

    Sous la Révolution

     Sous la Révolution, deux tendances se manifestent :

     

        • D'abord d'intégrer un enseignement de l'agriculture dans l'enseignement général.

        • Ensuite de créer un véritable enseignement agricole. L'Abbé Rozier, tente avec l'appui de François de Neufchâteau, de faire créer une école nationale d'agriculture à Chambord.

        • Suite à une demande du département de l'Isère, Grégoire propose à la Convention le 4 Octobre 1793, d'instituer dans chaque département une maison d'économie rurale qui sera consacrée aux expériences propres à accélérer les progrès de l'agriculture.

     Sous le Premier Empire

     André Thouin, réalise au sein du Muséum national d'histoire naturelle, entre 1800-1806, une école d'arboriculture, une école d'horticulture et une école d'agriculture pratique qui connaissent un succès substantiel.

    André Thouin préconise le développement d'un enseignement agricole de masse, avec un système basé sur trois niveaux :

      • Un enseignement pratique dès l'enfance pour les enfants d'ouvriers agricoles et de petit cultivateurs ;

      • Un enseignement théorique basé sur les livres de pratique pour les propriétaires et fermiers de domaines moyens ;

      • Une étude des livres théoriques ayant pour sujets la physiologie végétale, la chimie et la physique pour les grands propriétaires.

     L'idée de l'enseignement sera reprise dans le décret du 3 Octobre 1848 sous trois niveaux.

    1815-1848 : un nouvel élan

     En 1822, en Lorraine, Mathieu de Dombasle crée une ferme-école à Roville-devant-Bayon. Son projet remonte en 1818.

    Le but est de diffuser de bonnes pratiques. Le matin, l'enseignement est consacré à la pratique, et l'après-midi à la théorie ( botanique, agriculture, minéralogie, art vétérinaire, comptabilité).

    Il adjoint à son école une fabrique d'instruments agricoles.

     Après une visite à Roville Antoine-Rémy Polonceau et Auguste Bella décident de créer, en 1827, une école de même type, l'Institution royale agronomique de Grignon, près de Paris.

    En 1830, près de Nantes est créée l'école de Grand-Jouan (Loire-Inférieure), dont la direction est confiée à Jules Rieffel, disciple de Mathieu de Dombasle.

    Parallèlement à ces initiatives privées, l'Etat lance une école des haras en 1823, l'école royale des eaux et forêts de Nancy en 1824, et l'école vétérinaire de Toulouse en 1825.

    A partir de 1830, le Conseil supérieur de l'Agriculture est le lieu privilégié d'une politique d'enseignement agricole. On y préconise la création de fermes-écoles dans chaque département, d'une école normale d'agriculture. Si ces projets ne sont pas acceptés par le ministère de tutelle de l'époque (Ministère du Commerce et des travaux publics) qui préfère soutenir le développement des comices des sociétés locales d'agriculture, ces travaux seront à la base des réalisations de l'enseignement agricole au cours du siècle.

    Le conseil développe aussi une politique de subvention, d'encouragements, auprès des particuliers et des départements. Les Instituts Agricoles de Roville, Grignon, Grand-Jouan et la Saulsaie ( Montluel, créé en 1840 par Césaire Nivière).

    Des postes de professeurs d'agriculture sont créés dans certaines villes et départements.

    Le premier poste est créé à Bordeaux en 1837.

    En 1845, le Ministère, devenu Ministère du Commerce, de l'Agriculture et des Travaux publics, subventionne des chaires à Lyon, Rodez, Toulouse, Nantes, Quimper, et Rouen.

    Le Ministère, subventionne aussi la création de fermes-écoles, dont l'enseignement est plus tourné vers la pratique que dans les Instituts.

    Dans la même année, il en existe dix en France, dans l'Aube, les Bouches-du Rhône, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la Meurthe, la Saône-et-Loire, le Morbihan, la Loire, la Charente et la Mayenne.

    Ce sont des Instituts privés, le financement est par l'État.

    Les projets de 1845-1846

    Une commission du Conseil Général d'agriculture, présidée par Tourret, est chargée d'étudier une organisation générale de l'enseignement agricole, et un plan d'enseignement.

    Pour l'enseignement, elle recommande deux types d'établissements :

        • Cinq instituts agricoles, en s'appuyant sur les trois existants (Grignon, Grand-Jouan, La Saulsaie), et en créant un dans le Midi, destinés aux cultures méditerranéennes, puis un spécialisé dans l'élevage dans le Centre de la France.

     Ces établissements auraient à former les propriétaires, les fermiers, et les enseignants des fermes-écoles.  Des fermes-écoles, dont le but serait de former des techniciens.

    Ce rapport propose d'enseigner des notions d'agriculture dans les écoles normales.

     Un autre rapport en 1846, prévoit la création de trois niveaux d'enseignement :

     

        • Un Institut National Agronomique (qui est l'équivalent d'une faculté)

        • Une vingtaine d'écoles régionales

        • Une ferme-école dans chaque département.

     1848-1870

     Depuis 1845, la crise agricole est sévère.

    Il y a une des solutions pour limiter le risque de ces crises, c'est la modernisation de l'Agriculture Française, l'évolution vers une culture scientifique, d'où la nécessité d'agriculteurs formés aux techniques les plus modernes.

     Le décret du 3 Octobre 1848

     En 1848, vingt-sept fermes-écoles accueillent environ 360 élèves, de plus les instituts en activité 80 élèves.

     Le décret du 3 Octobre 1848, reprend les éléments des projets de 1846-1847, auquel le Ministre de l'Agriculture et du Commerce Tourret avait participé en tant que Conseil général de l'agriculture.

    Il mit en place :

        • Des fermes-écoles départementales.

    Elles sont établies sur des terres privées dont les directeurs sont les propriétaires ou les fermiers.

     

        • Des écoles régionales.

           

        • L'institut national de recherche agronomique, forme des ingénieurs et des professeurs.

    C'est un établissement de recherche et d'expérimentation agricole abordant (forêt, horticulture, animaux, jardins...).

     

    Quelques députés sont opposés pour l'instruction des agriculteurs. Certains comme Monsieur Delois, préconisent l'organisation de cours du soir pour apprendre aux enfants à travailler en journée, et selon lui les enfants apprennent le métier de l'agriculture auprès des pères dans les champs.

    D'autres demandent d'initier les enfants des écoles primaires, et d'organiser des enseignements agricoles féminins.

     A la fin de 1849, il existe environ soixante-huit fermes-écoles, pour 855 élèves.

    Les instituts de Grand-Jouan, La Saulsaie et Grgnon sont transformés en écoles régionales.

    Un quatrième (fermé en 1852) est crée dans le Cantal.

    L'institut national de recherche agronomique ouvre ses portes le 20 Novembre 1850 à Versailles.

    Sous le Second Empire

    Le nouveau pouvoir privilégie l'enseignement de l'agriculture dans le cadre de l'enseignement général.

    L'idée était présente en 1849. Une commission regroupant des représentants du Ministère de l'Agriculture et du Commerce, et du Ministère de l'Instruction publique préconise des heures de cours par des travaux agricoles.

    Le succès est très relatif comme le montre le bilan fait en 1853.

    En 1856, toutes les écoles normales (où l'on forme des instituteurs) ont un enseignement théorique de l'agriculture, seulement huit ont un enseignement pratique. Elles ont souvent recruté des intervenants extérieurs, comme le directeur du Jardin botanique Évreux.

    Paul Cère, chargé d'une mission par le Ministère propose plusieurs mesures :

     

        • Enseignement Agricole et Horticole, réparti durant les trois années de formation à l'école normale.

        • Création d'un Enseignement théorique agricole dans chaque école normale.

        • Enseignement pratique par des visites d'exploitations.

     

    En 1867, une commission précise que l'Enseignement Agricole doit avoir deux branches.


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